Moulins du Vidourle

Distance de marche : 12.3 km ; Temps de marche : 04:00
weir at Villevieille river-mill
seuil au moulin de Villevieille

Dans cette région, tout le monde a entendu parler du fleuve côtier le Vidourle et de ses vidourlades – inondations dévastatrices. Le fleuve, par contre, est intéressant pour bien d’autres raisons que les inondations. Le fleuve prend sa source dans une vallée des Cévennes méridionales orientée au sud en amont de Saint-Hippolyte-du-Fort. Ici le fleuve est rejoint par de nombreux affluents et surtout alimenté de temps en temps par des orages violents. Quittant sa haute vallée à Saint-Hippolyte, le fleuve arrive sur un plateau karstic et disparait promptement sous terre laissant son lit souvent à sec. Dix kilomètres plus loin à Sauve, une fontaine surgit de la base du massif du Coutach. Cette fontaine déverse rapidement ses eux dans le lit du Vidourle et restitue ainsi les eaux du fleuve après une course mystérieuse en souterrain. Ensuite le fleuve se faufile entre prairies et collines vers Quissac et Sommières. Sur ce circuit, nous suivons le cours du fleuve au départ de Sommières vers le nord sur la rive droite et de retour au sud par la rive gauche. Plusieurs endroits attirent l’intérêt.

La traversée du fleuve

moulin de Graveresse
moulin de Graveresse

Partant des arènes de Sommières, un chemin mène à une passerelle sur le fleuve à proximité du moulin de Graveresse. Cette belle construction semble être en cours de rénovation par des courageux qui ne craignent pas, manifestement, les coups du fleuve – car lors de vidourlades, ce bâtiment est surement inondé.

Le village abandonné de Montredon

Sur une petite colline à un km du moulin on arrive devant les ruines d’un château. C’est Montredon, site sans doute occupé depuis la pré-histoire, utilisé au moyen age et abandonné au 19e siècle. Le château fort, selon la légende, aurait été détruit par Blanche de Castille (reine de France, épouse de Louis VIII et régente à partir de 1226 après la mort du roi). Cette destruction aurait été une punition contre le seigneur local qui ravageait les pays aux alentours. A part le château en ruine, les pierres témoignent d’une occupation de villageois jusqu’au 19e siècle.

Saint-Julien-de-Montredon

capelle de St-Julien-de-Montredon
Chapelle de St-Julien-de-Montredon

Encore 2 km et nous arrivons devant la très curieuse chapelle de Saint-Julien. Cette chapelle est, en fait, double. Un nef de chapelle côté nord, qui date du 11e et un nef parallèle côté sud datant du 12e. Cette chapelle a été construite sur l’emplacement d’une villa romaine à proximité d’une voie romaine vers Ambrussum au sud. Ce fut donc un lieux de passage pas très loin de la Via Domitia. Ces 2 chapelles ont été restaurées au 17e après les guerres de religion et sans doute aussi plus récemment. Je ne me souviens pas d’avoir vu une telle chapelle-double ailleurs dans cette région.

Salinelles

lavoir et noria à Salinelles
lavoir et noria à Salinelles

Salinelles est réputée pour avoir été le lieu d’extraction principal de la sépiolite, une sorte d’argile, autrement connue sous le nom de “Terre de Sommieres”. Cette argile possède la propriété de pouvoir détacher des objets et a été beaucoup utilisée pour extraire le gras des textiles. L’activité minière du début au 19e fut le fait de familles qui creusaient des puits de 6 à 8 mètres pour exploiter des filons horizontaux. Les opérations industrielles ont cessé en 1981 à cause de l’inondation des mines. Ici on est tout près du Vidourle et il semble possible que les opérations minières soient tombées sur un puits artésien qui inondait les galeries. Certains textes sur internet indiquent qu’une pompe à débit de 300 m3 par heure était incapable de baisser le niveau d’eau dans les galeries. Comme tous les puits et galeries ont été remblayés, rien de visible ne reste – si ce n’est une certaine allure de prospérité dans les constructions du village de Salinelles. Un lavoir et une noria nous rappellent que, ici, l’eau se trouve partout.

les moulins

escalier en colimaçon, moulin de Villevieille
escalier en colimaçon, moulin de Villevieille

Le long du fleuve, on passe à côté de plusieurs anciens moulins. A Runel, il reste peu à voir, à part le seuil. A Villevieille une rénovation a été entreprise, mais il y des traces de vandalisme aussi. Au rez-de chaussée vandalisé on peut voir un escalier en colimaçon de facture remarquable. De l’autre côté du fleuve se trouve le moulin de Fontibus. Ces deux moulins devaient partager un seul seuil, même si l’eau de Villevieille passait par un canal de déviation rive gauche, créant ainsi une petite île dans le fleuve.

Chemin de fer abandonné

viaduc sur le ruisseau d'Aigalade
viaduc sur le ruisseau d’Aigalade

La ligne de chemin de fer de Nîmes au Vigan, passant par le Vaunage et Sommières a été abandonné au 20e siècle. Certaines parties de la ligne, en particulier entre Caveirac et Sommières, ont été converties en “voie verte”. Après la gare de Sommières, la ligne, passant un tunnel pour ensuite longer la rive gauche du Vidourle, n’est pas aménagée en voie verte. Cheminant de ce côté, le ruisseau d’Aigalade, un affluent rive gauche du Vidourle, bloque notre avancée avec ses berges encaissées. Ceci nous oblige de nous éloigner du fleuve vers l’est pour retrouver le très solide viaduc de l’Aigalade, du chemin de fer abandonné, et franchir le ruisseau. Après ce viaduc on est libre de cheminer plus près du Vidourle et rentrer aux arènes. En passant on voit une curieuse construction dans la prairie rive gauche composée de piliers d’acier alignés. C’est un “peigne à embâcles”, un des ouvrages visant à calmer le fleuve en colère.

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