Contrairement au Canada ou en Suède, il y a très peu de lacs naturels dans le département du Gard. Cependant, il existe de nombreux autres phénomènes hydrologiques tout aussi intéressants que les lacs naturels. Par exemple, il existe de nombreuses sources (appelées “fonts” ou “résurgences”) où des rivières importantes émergent du sous-sol et des “pertes” où ces mêmes rivières disparaissent sous terre. Tout cela est dû à la roche calcaire karstique dominante qui favorise la formation de grottes, de cavernes, d’avens et de rivières souterraines.
Un autre phénomène moins fréquent est l’étang naturel, généralement assez petit. Près du village de La Capelle, cependant, il y a un étang naturel qui gonfle jusqu’à une taille considérable (jusqu’à 60 hectares) pendant la saison des pluies et redevient un lit de roseaux pendant la saison sèche. L’étang se trouve dans une dépression naturelle ou “impluvium”, avec plusieurs affluents et ruissellements provenant des collines environnantes mais aucun écoulement visible en surface.
Cette situation curieuse résulte de mouvements géologiques qui ont permis la formation du bassin sur une couche de calcaire dur couvert d’argile semi-imperméable. L’eau qui arrive dans l’impluvium ne sort jamais, sauf par infiltration vers la nappe phréatique. Les experts pensent que ce bassin alimente en eau un certain nombre de “résurgences” dans la région. Quelles que soient les théories, cet étang est un site exceptionnel et une rareté dans les garrigues environnantes.
Au fil du temps, la population locale a également dû prendre des mesures énergétiques pour sauvegarder ce site. Parmi les projets de développement figurait l’idée de construire un canal de drainage et de convertir 40 ou 50 hectares de l’étang en terres arables – fertilité garantie bien sûr. Cela ne s’est pas produit et l’étang est aujourd’hui un site protégé Natura 2000.
Cette promenade débute à côté du château de La Capelle et s’achemine directement à l’étang où il y a des sentiers balisés et plusieurs panneaux d’information. Après l’étang, le chemin fait le tour de nombreux vergers d’abricots et de vignobles jusqu’à Masmolène. Dans les vergers on peut observer des tours antigel : structures à hélices destinées à brasser l’air dans les périodes de gel au printemps afin de protéger les cultures. Le dernier tronçon traverse les villages, d’abord Masmolène et ensuite La Capelle. Au sommet de la colline de Masmolène, la chapelle de St Pierre vaut le coup d’œil. Et pour finir, le chemin de retour traverse une zone de chaos rocheux offrant plusieurs jolis points de vue (attention aux à-pics si vous êtes accompagné d’enfants).
St-Pierre St-Pierre Graffiti à St Pierre