Le village de Castelnau-Valence est entouré de dizaines d’hectares de vignoble – parfois jusqu’à l’horizon. Par une journée ensoleillée d’automne, on se régale des couleurs et des contrastes.
Mais Castelnau est aussi le site d’un incident tragique de l’histoire du pays lors de la guerre des Camisards au début du 18e siècle.
En 1685, le roi Louis XIV, suite à un regain de ferveur catholique, a décidé d’en finir avec la tolérance officielle dont jouissait les Calvinistes (ou huguenots). Le décret du roi de cette année – la révocation de l’édit de Nantes – interdisait la pratique de la religion dite reformée, appelait à la destruction des temples et à la fermeture des écoles confessionnelles. Tout huguenot pris dans la célébration de sa religion était sujet à la confiscation des biens, l’emprisonnement, voire la mise à mort.
Vers 1700, dans les Cévennes où l’on était farouchement Calviniste et pratiquait les rites en secret, la persécution devenait intolérable. Des bandes de jeunes hommes, les Camisards, sont entrés en résistance armée et attaquaient les troupes du roi, les villages catholiques, et d’autres symboles du pouvoir répressif. Toute la zone entre l’Uzège et les hautes Cévennes a connu escarmouches, batailles et exactions de part et d’autre.
Pierre Laporte, né à Mialet, était prédicateur, calviniste et un bon chef de guerre. A la tête d’une bande de résistants, il a conduit de multiples attaques et batailles entre 1699 et 1704. A partir du printemps de 1704 cependant, plusieurs autres chefs camisards, de guerre lasse, avaient décidé de pactiser avec le pouvoir royal, poser les armes et partir en exile. Pas Pierre Laporte. Il devait continuer la résistance jusqu’au jour en août 1704 où il se reposait au Château de Castelnau et sa présence clandestine a été portée à la connaissance d’une troupe royale stationnée à proximité. Lorsque les troupes arrivent à Castelnau, Laporte était déjà parti mais, n’ayant pas assez d’avance sur ces poursuivants, il a été attrapé et assassiné dans une vallée proche du château. Le mémorial à Pierre Laporte se trouve à proximité du site de sa mort.
Ce circuit débute au terrain de jeu de Valence et passe à côté d’une grande éolienne, que construite au 19e sur un bon puits, fournissait de l’eau aux fontaines publiques des villages de Saint-Dezery et de Valence tout proche. Vers 1940, des pompes électriques venaient remplacer la force du vent et à partir de 1956 l’exploitation du puits cesse et les pompes sont démontées.
Le bâtiment et l’éolienne sont bien préservés suite à une rénovation récente.
Au delà de l’éolienne, le circuit traverse des hectares de vignoble avant d’arriver devant le mémorial de Pierre Laporte. Ensuite, en périmètre sud du domaine de Castelnau, l’on peut observer un arbre remarquable – un cade que l’on croit millénaire. Les cades sont très présents dans le maquis des garrigues, mais c’est très rare de voir un spécimen de cette taille et cette âge.
Plus loin, au sommet d’une côte, on voit à gauche le château de Castelnau, site de l’incident d’histoire décrit plus haut.